BROERE

Amicale de Flossenbürg-Geluwe asbl

Les frères Gilbert,

Daniël et Marcel Durnez

 

Les frères furent arrêtés en France et emmenés à la prison de Melun, d’où ils furent transportés vers le camp de Compiègne. C’est là qu’on rassemblait ceux refusant de travailler sous les ordres de l’occupant mais aussi les Juifs et les résistants pour les déporter vers les camps de concentration. C’est ce qui arriva le 27 avril aux frères Durnez. Marcel se souvient que tant de gens étaient entassés dans les wagons qu’on ne pouvait s’asseoir qu’à tour de rôle. Chacun obtenait une petite ration, il n’y avait pas d’eau et pas de toilettes. Ce qui forçait les déportés à se soulager dans une bottine. Après un long voyage de plusieurs jours Marcel, Daniël et Gilbert arrivèrent à Auschwitz. Là ils furent contraints de remettre tous leurs effets personnels, furent tondus et épouillés. On tatoua le numéro 185497 sur le bras de Marcel. Ils ne restèrent que 2 semaines à Auschwitz, d’où ils furent emmenés à Buchenwald. Après une semaine passée en quarantaine Marcel et ses frères furent transportés vers Flossenbürg, où ils arrivèrent le 25 mai 1944.

Marcel fut mis au travail au Messerschmitt Halle 2004, division 11 où il travailla sur le Messerschmitt Bf 109. Lors de son inscription au camp il avait indiqué un métier. Par conséquence on l’avait enregistré comme « spécialiste ». Les nommés « spécialistes » étaient considérés comme précieux pour la machine de guerre. Ainsi ils échappèrent aux travaux dans les carrières et les forêts, des Aussenkommandos beaucoup plus durs et dangereux.

Daniël, l’ainé de Marcel, tomba malade et fut porté au Revier. Il avait attrapé la tuberculose.  Sans les traitements médicamenteux nécessaires il était condamné à mourir. Malgré tout, il continuait à s’occuper de son plus jeune frère. Il rassemblait de la soupe ou du pain auprès de ses compagnons de baraque malades pour, le soir venu, passer les restes à Marcel, qui continuait à lui rendre visite, à l’encontre des règles. Au fil des semaines la maladie s’empara de Daniël et il mourut le 27 janvier 1945. Flossenbürg signa aussi la fin de Gilbert. Il fut blessé lors du travail dans les carrières. La blessure ne guérissant pas il avait de plus en plus de mal à marcher, ce qui encombra le travail et provoqua la foudre des Kapos. Gilbert décéda le 13 avril 1945. Marcel était alors le seul des trois frères encore vivant.

Flossenbürg fut évacué un peu plus tard. Après quelques jours et quelques 100 km de marche les prisonniers arrivèrent à Thierlstein, où ils tombèrent sur les forces américaines. Les surveillants prirent la fuite ou furent fusillés. Le 23 avril 1945 : enfin libérés ! Mais cela ne signifiait pas la fin des problèmes. Les Américains étaient encore en plein combat contre les troupes allemandes et les anciens prisonniers KL devaient se débrouiller seuls. Marcel et quelques autres Flamands allaient de ferme en ferme pour trouver de la nourriture. Par Roding ils arrivèrent finalement à Nürnberg, d’où ils embarquèrent sur le train direction la Belgique. Le 18 mai 1945 Marcel Durnez retrouvait enfin les siens.

 

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